Champs

Maison des parents Trumper, Fortenze

Tout seul dans les champs, je marche. Le vent, les cultures, et la route en terre. Au loin, des collines. Un paysage paradisiaque je trouve... Ces moments de solitude sont ma vie, ce que j'aime le plus. Mais... La solitude, au fond, c'est l'absence d'humanité. Deviens-je un monstre ? Je ne pense pas... Néanmoins, j'ai quelques attraits d'une créature ; je suis l'ennemi de tout le monde. Oui, quand on y pense, je ne suis ni avec les "bons" ni avec les "méchants", je suis au milieu.

Seul.

Ma vie pourrait être pire, j'aurais pu être bête et moche. Sans être vantard, je ne pense pas correspondre à ça. Et puis je gagne bien ma vie. Mais à quel prix ? La vie de ses pauvres gens me rapporte des billets seulement parce que je ne connais pas les victimes. Et si ça m'arrivait ? Ou à des rares connaissances ? Non. Non. Ce genre de chose n'arrive qu'aux autres, plus particulièrement à ceux qui l'ont mérité. Seulement, si on ne s'en tient qu'à ça, je l'ai mérité. Encore un aspect "monstre" de moi même... Tiens, cette vache par exemple. Elle vit une vie paisible avec ses amies et son herbe. Je suppose. Ça doit être plus joyeux que la vie de Bogus Trumper en tout cas. J'espère pour elle, haha.
Et si je me reconvertissais en fermier ? Je vivrais ici tout le temps, j'aurais moi aussi mes vaches... J'y penserait. Plutôt à ma retraite, je dois profiter de ma jeunesse et de mon corps encore en forme. D'ailleurs ! J'ai un autre point positif. Le TWOB. Je suis assez fier de moi sur ce coup là, et j'espère qu'un jour ça deviendra assez reconnu. Ce sport c'est un peu comme cet endroit. Aérien, intense... Grand. il faudrait que j'essaie d'en faire ici, ça pourrait être intéressant. Si je retrouve mon chemin un jour. Où est le sud ? Où est la mer ? Aucune idée.


Tiens, la nuit tombe. Maman doit encore crier sur papa... Les pauvres, je les ai plantés sans leur dire au revoir. Il faudrait que je leur parle plus... Surtout à maman vu que l'autre est juste un tas de restes qui tiennent plus ou moins ensemble. Ha, des lumières... Une ville ? Est-ce Domingo, cet endroit à la base sympathique mais devenu plus que dangereux depuis l'arrivée du nouveau Libretti ? Tardez, ce lieu mélangeant le passé et le présent ? Ou encore Fortenze, ses bâtiments futuristes et son immensité. Ou une autre ville. Que je connais ou pas. Où les gens ne me connaissent peut-être pas. Probablement pas. Cette ballade était sympathique. Pas encore finie mais sympathique. Comme cette jeune femme à la falaise la dernière fois... Robin. Bien la première fois que je croise une fille qui me plaît. Mais est-ce amicalement ou plus poussé ? Je sais pas. Je ne la reverrai probablement plus de toute façon, comme la majorité des personnes que je rencontre. Les Agostino par exemple... Encore une famille montante qui va finir par défier les Libretti et mourir. Au moins je les ai encouragé à ce tournoi. Cet évènement auquel j'ai mis fin plus tard d'ailleurs. Ils étaient étranges, discordants mais attachants. Eux aussi, j'espère les revoir... Qui sait ce que nous réserve le destin. Je n'ai parlé qu'à la grande taupe, et il ne doit plus se souvenir de moi.

Finalement, la ville c'était Domingo. Me voici revenu au cœur de l'Italie, au cœur des problèmes et de la vie mafieuse. La vie recommence. Let's twist again ~♪


Terrain Vague, Domingo

Place de la Fontaîne

Après son sauvetage improvisé, les évènements s'enchainèrent si vite que Lewis n'eut pas le temps de réagir. Rapidement, un homme avec un joli chapeau les fît s'envoler, puis ils volèrent sur vélo. Rien de très logique, mais bon, un homme congelé et un si joli chapeau, ce n'était pas très réaliste non plus... Il grimpa alors sur le vélo, et laissa Hatman pédaler. Après quelques minutes à pédavoler, l'homme au chapeau les amena jusqu'à un vaste champ éloigné de la ville.
Une fois à terre, il leur fallut quelques secondes pour se réhabituer à l'apesanteur, secondes durant lesquels huit caracaras austral naquirent en Australie, mais a vrai dire, aucun d'entre eux n'avaient la tête à songer à appeler les parents pour les féliciter. Ce manque d'enthousiasme conduisit d'ailleurs le père des huit petits à devenir alcoolique, mais ça, c'est une autre histoire.

Une fois habitué au sol terrestre, Lewis inspecta les alentours du regard, et jugeant que le danger était désormais suffisamment loin, il s'écroula au sol, et prononça ainsi sa première phrase depuis son arrivée à Domingo. (Certains me diront "Mais comment à t-il commander sa grenadine alors ?!", et bien la réponse est simple, la grenadine contenait des glaçons). Il lâcha donc une poignée de mots symbolique.

Bon, ça, c'est fait.

Il s'allongea ensuite au sol, en croisant les mains derrière sa tête, et observa le ciel d'un air pensif. Lui qui pensait faire une entrée acclamée dans Domingo, les évènements qui s'y déroulaient était tel que personne n'avait vu son moonwalk. Bah, je le referais lorsque je les aurais retrouvé, se dit-il. Il regarda alors l'homme au chapeau, et se dit qu'il faudrait qu'il se trouve le même, un de ces jours. Mais pour le moment, l'heure n'était pas encore au bilan, ils leurs fallait donc trouver un plan d'attaque. A moins que le blondinet les ai amené ici pour vivre en communauté avec la nature, ce qui n'était pas non plus un problème...

Bon, les mecs, on fait quoi ?

Place de la fontaine

Bogus s'était arrêté en pleine nature, à l'endroit même où il se promenait pensivement de temps en temps. Le mystérieux homme à la capuche s'était allongé au sol, et Ariel n'avait toujours rien dit (ce qui était étrange d'ailleurs). Le blond regardait Domingo : des cendres volaient, de la fumée s'élevait, et l'orage amplifiait le drame. La place de la fontaine, là où ils étaient auparavant, était à présent élevée dans les airs. Des éclats de lumières gigantesques venaient de la rue Fausto, approximativement, et un combat très rude semblait s'y dérouler. En plissant les yeux, il put aussi voir que la taupe se battait toujours contre la momie en haut. Plus à l'est, en dehors de la ville, un camps de réfugiés était établi. On y accueillait des blessés, et les civils ne pouvant se défendre. La plupart des gros bras étaient dans la ville, errant à la recherche des Requiem ou se cachant pour observer les évènements tranquillement.

-Bon, les mecs, on fait quoi ?

-Hm ? J'en sais rien, mais j'ai pas vraiment envie d'y retourner... On pourrait aller voir le campement là -bas. Merci pour le sauvetage de mon ami au fait. C'est Ariel, et moi je suis Bogus.

Ce dernier commençait d'ailleurs à ce demandait ce qui se cachait sous ce capuchon. Bah, il devait avoir ses raisons pour se dissimuler. Portant de nouveau son regard vers la mairie, Trumper déclara :

-Ce Choco... Il est si fort que ça pour combattre un monstre comme celui-ci ? Même si il a des alliés, ça ne sera pas suffisant, cet homme sur la fontaine était le diable incarné ! Et ils sont coincés ensemble sur ce pilier. Vous pensez qu'ils en ont déjà tué ? Des Requiem je veux dire. Il y a bien des gens qui ont du en surpasser non ? Et d'ailleurs ils sont combien ces gars là... 5, 6, 7, 12, 30 ? Une centaine ? Pourquoi les Libretti n'interviennent pas ? Et...

Bogus se rendit compte qu'il était un peu trop sur les nerfs. Il se calma et reprit un air plus neutre.

-Hm, excusez-moi. Donc on fait quoi ?

Ariel n'avait pas vraiment suivi ce qu'il s'était passé, depuis qu'il s'en était pris a l'illuminé sur la place...La chose qui lui obnubilais l'esprit présentement, c'était qu'il avait froid. Forcément, pour quelqu'un qui a été enfermé dans un bloc de glace, il était normal qu'il ait froid, mais pour quelqu'un d'affinité feu, c'était encore pire. Son corps était parcouru de frissons et le bout de ses doigts était complètement blanc. Il se secoua complètement et frictionna ses bras en claquant des tends.

Il essayait de se remettre en mémoire ce qu'il s'était passé jusque là, le bloc de glace, le gars a capuche, son pote et son vélo pliable...et maintenant, le champ.
Ariel regarda l'homme a la capuche s'étaler sur le dos, et bogus partir dans un monologue presque digne de lui, bien que le blond se lançait plus dans des hypothèses abracadabrantes que dans des récits sans fins sur la cuisson du mouton...

La seule chose a laquelle rêvait Ariel actuellement, c'était d'allumer un bon feu pour faire dégager ce froid qui lui tétanisait les doigts. Il s'assit alors en tailleurs et fit un petit tas de brindilles qu'il trouva a porté de bras, buis tendis les siens en face, les mains ouvertes face au tas de branches et se concentra pour faire prendre un feu. Mais tout son petit manège n'aboutit a rien de plus qu'a faire s'élever un petit nuage de fumée au dessus des branchages.
Plusieurs fois de suite, Ariel retenta l'expérience, perdant de plus en plus son calme au fur et a mesure qu'il échouais.
De rage, il se leva et shoota dans son petit tas de brindilles, et se précipita sur bogus.

-BOGUSFAUTFAIREQUELQUECHOSEJEPEUXPLUSALLUMERDEFEUJ'AIFROIDJVAISMOURRIR AAAAH

La perte momentanée de son pouvoir l'avait rendu complètement hystérique, comment allait-il pouvoir sauver la ville de cette invasion mafieuse de façon héroïque s'il n'était même plus capable de produire une flammèche?

et par dessus tout, allait-il survivre au froid qui lui glaçait le sang jusqu'aux os? Il était maintenant recroquevillé sur lui même, se frictionnant toujours les épaules.

-jvais mourriiir -atcheuh- j'ai froiiiiid

-Je m'appelle Lewis Anguria, enchanté.

-BOGUSFAUTFAIREQUELQUECHOSEJEPEUXPLUSALLUMERDEFEUJ'AIFROIDJVAISMOURRIR AAAAH

Bogus fit à peine attention au rouquin qui s'excitait. Il était trop concentré sur la situation. L'homme mystérieux retira sa capuche et dévoila son visage, assez jeune. Il semblait réfléchir à un plan... Tant mieux, car le blond n'avait aucune idée et Ariel ne les aiderai pas au niveau stratégique. Tout à coup, Lewis se tourna vers eux et exposa son idée :

-Hm... On pourrait passer par les égouts, pour rejoindre Domingo de l'interieur ! Là-bas, on n'aurait qu'à attirer les Req..Les...Les Requins dans un piège avec une jolie bombe, et hop ! Quand je parle de bombe, je veux dire une arme, pas une fille hein, ! Ahah, ça me rappel un quiproquo dans un club de vacances une fois, j'avais un peu bu et... Bref... On pourrait même demander l'aide de ce Choco dont tu as parlé, il à l'air fort non ? Il pourrait emmener les Redinguottes là où on veut !

Le mercenaire pencha la tête quelques secondes pour évaluer la situation, puis secoua la tête négativement.

-Y a de l'idée, mais je ne pense pas que...

-Jvais mourriiir -atcheuh- j'ai froiiiiid !

-..... Oui, donc je disais que je ne pense pas que l'Agostino puisse nous aider en ce moment. Il avait l'air blessé et il s'occupe déjà de l'un d'eux... De plus il est coincé juste à côté du super dangereux, en haut du sur-élèvement là bas. Et pour finir, même à nous 4, je doute qu'on arrive à piéger les ennemis si facilement, ils ont l'air déterminés et ont un objectif... Non, franchement, ce n'est pas la bonne idée. Par contre, passer par les égouts pour revenir, pourquoi pas... Les rues sont trop encombrées et à découvert pour se déplacer librement.

Bogus se mit à marcher de long en large. Ils avaient la force d'aider contre au moins l'un des Requiem, mais qui ? Et surtout, celui sur la place était-il le plus fort ou un sous-fifre ? Ça demandait de la réflexion.

-Écoutez... On peut tenter de revenir en face du mec à la fontaine, là bas. Mais il nous faudra de l'aide, et beaucoup. De plus, je ne risquerai pas ma vie pour cette ville, si je me sens en danger je partirai. Ariel, si tu ne te sens pas de taille et que tu veux te soigner, j'ai cru voir un camp de soins là bas. On fait ça alors. Rendez-vous là bas !

Bogus déplia son vélo et pédala en direction de la ville... Retour en enfer !

Le long des rails à vélo