Arrêts de Bus de la Cité Scolaire.

Sortie des cours, Mira était exténuée. Elle baillait et s'étirait en tous sens. Ayant faim, comme d'habitude, elle se paya un paquet de biscuits à un distributeur non loin de là. Elle avait plutôt bien travaillé aujourd'hui. Enfin, c'était ce que les professeurs lui disaient, mais elle n'osait pas leur avouer qu'elle ne travaillait pas du tout pour obtenir de tels résultats.
La tête dans les nuages, elle marchait vers les arrêts de bus lorsqu'un pied bien placé la fit trébucher. Dans ses pensées, elle n'avait pas vu le coup venir. Le petit malin qui l'avait faite tomber riait. Ah, c'était super drôle, faut l'avouer. Voilà qu'un pote à lui ramassa les biscuits de la jeune fille et partit avec. Dire qu'elle était bien partie, cette fin de journée. Le regard fuyant, Mira se releva difficilement. Elle s'était écorchée les mains à cause de ce petit con... Elle décida d'ignorer ce qu'on disait d'elle, bien qu'elle n'entendait que ça. Elle les voyait, les yeux rieurs dirigés vers elle. Au détours d'une cabine téléphonique, elle se transforma en samoyède, pour achever le trajet en toute quiétude.
Cette fois-là, les enfants étaient plutôt émerveillés de voir un beau chien filer fièrement sur le trottoir. C'était son petit moment de tranquillité, à Mira. Elle approchait de l'arrêt de bus, et entendit malheureusement une voix féminine à travers des mégaphones :

"Les bus en direction de Domingo sont annulés pour des raisons de sécurité."

Le chien à la fourrure immaculée poussa un couinement de désespoir. Comment allait-elle rentrer chez elle ? Quelle galère... Alors elle se cacha quelques secondes, le temps de reprendre forme humaine, et se dirigea, comme beaucoup d'élèves, vers les taxis. Et déception, les élèves juraient : aucun taxi ne voulait prendre la route pour Domingo. Mais qu'est ce qu'y pouvait bien se passer ?
Mira sortit son téléphone. Elle téléphona à son oncle et tuteur, lui expliquant brièvement la situation.
Elle s'attendait à voir une moto arriver dans les minutes qui suivaient pour la ramener chez elle.

Pas à un hélicoptère.
Rougissant, regardant autour d'elle et tentant de se faire la plus discrète possible, elle monta dans l'engin qui décolla aussitôt.

Quelque part à Domingo