Maria Eoneun <3

Chapitre 1 : Naissance et libération ne vont pas toujours ensemble…

Hôpital général de Fortenze, 13 novembre, 11h13 au soir
Des cris de bébé. Pas vraiment exceptionnel, dans une si grande ville, il y a toujours une même en train d’accoucher… Ce qui était exceptionnel, c’était la mère, et le bébé. La mère, c’était une pauvre jeune fille de 21 ans, sans personne pour la supporter dans cette épreuve. Mais elle savait qu’après cette souffrance elle serait délivrée. Plus de problèmes d’argent, ou autre, avec ce qu’on allait lui donner contre son bébé! Même « son » bébé n’était plus le terme juste : il ne lui avait jamais appartenu : dès le départ, on lui avait injecté un sperme spécial expérimental, et son utérus était constamment contrôlé par de multiples implants internes. Le but de ces expérimentations, elle n’en avait aucune idée. Tout ce qu’elle savait, c’est que dans quelques heures, elle sortirait de la pauvreté extrême où elle était. Avec l’argent promis, ce serait juste… elle pourrait faire ce qu’elle veut, ni plus, ni moins!
Elle sentit le bébé sortir. Elle s’attendait à ce que ce soit difficile, mais non. Les docteurs sortirent de la salle sans dire un mot, elle s’en étonna. Elle sentit une chaleur dans son corps, puis… néant.
Le docteur Omylk était celui qui avait fermé la porte, et regardait par la vitre renforcée. Pauvre femme… Mais c’était pour le bien de la Science. Il mit des lunettes protectrices fumées en voyant la tête du bébé se recouvrir d’éclairs, comme prévu.
3, 2, 1… Et on prend l’heure de la naissance.
Des centaines, non, des milliers d’éclairs jaillirent du nouveau-né, brûlant tout sur son passage, les murs étaient cependant conçus pour résister à cela, ce qui n’était cependant pas le cas de la jeune femme, qui fut tuée sur le coup. Omylk soupira.
Au moins, elle n’a pas souffert, j’imagine… Bon, maintenant, premières mesures de l’échantillon test #00001.

Dix-neuf ans ont passé…
Omylk passa sa carte magnétique dans le détecteur. Une lumière verte s’alluma, la porte devant lui coulissa dans un chuintement. Une goutte de sueur perla sur sa tempe. Plus question de reculer, et il fallait faire vite! Les gardes remarqueraient sans doute son incursion non planifiée, il fallait donc qu’il complète son plan en quelques minutes. Il avait minutieusement calculé son timing, il avait trente secondes pour se rendre à l’endroit où était emprisonné le sujet #00001. Il sourit en pensant que dans quelques minutes, ce nombre ne signifierait plus rien.

Il courut dans les corridors, espérant ne pas manquer de souffle malgré son âge. Et il arriva devant l’endroit où était emprisonné le sujet #....

Non. Pas sujet #00001. Là où est emprisonné ma fille.

Et oui. Olmyk était le donneur du sperme conditionné. Cette expérience avait donc acquis une importance insoupçonnée dans son cœur, et c’est aujourd’hui que cette importance se manifesterait. Il allait la délivrer, elle qui flottait depuis presque deux décennies dans du liquide amniotique, inconsciente, maintenue en forme par des chocs électriques stimulant ses muscles, nourrie par des tubes enfoncés dans ses intestins, questions de faire fonctionner également son système digestif. Elle avait toujours l’air d’avoir dix ou douze ans, et il savait que ça ne changerait probablement jamais, après autant de cure de produits chimiques supprimant toute hormone chez sa fille…

Il appuya sur un bouton du clavier, brancha à un port USB un disque dur portable expérimental, simili-biologique. Il commença à taper des séries d’instructions, puis appuya sur Enter, et regarda une barre de progression s’afficher sur le moniteur surplombant la tête casquée de la cobaye. Ce serait long, car ce qu’il faisait, c’était implanter une personnalité humaine intégralement construite! Enfin, « intégralement construite»… Il avait copié la sienne, et celle d’une amie, et avait modifié tout ce qu’il fallait pour créer une femme à part entière, différente. Intégralement révisée, plutôt. Cela lui avait pris dix-huit ans, il avait commencé un an après ce fameux jour. Dix-huit ans de travail acharné, à y consacrer chaque parcelle de son temps libre. Et maintenant, moment de la réalisation. Déjà presque terminé, à quatre-vingt-dix pourcents. Plus qu’une vingtaine de secondes…
Il entendit des bruits de pas dans le couloir. Quelques secondes trop tôt. Heureusement, il avait calculé la marge d’erreur, et la manière de la contenir. Il verrouilla la porte de bois, elle ne résisterait pas longtemps, une seconde de gagné, peut-être… Sauf si il l’aidait un peu.
Il posa sa main sur la porte, et utilisa son seul pouvoir. Il savait que les armes utilisées étaient des concentrés d’énergie projetés, chauffant tout à une température extrême sur leurs passages, et ainsi, faisant fondre ou exploser la plupart des matériaux. Mais le scientifique avait un pouvoir souvent qualifié d’inutile, mais qui lui permettrait aujourd’hui de sauver sa vie, et de libérer sa fille. Garder les objets auxquels il touche à la même température. La porte résisterait donc à une salve de tir, après, les gardes changeraient probablement de tactique, et plaqueraient la porte pour les défoncer.
Il sentit un choc sourd. Ils avaient dû tirer, et son pouvoir avait arrêté les balles de chaleur. Il jeta un coup d’œil à l’écran de contrôle. 100%. Sa fille était complète. Il recula de quelques pas, débrancha en vitesse les câbles, fils, bref, détachant tout ce qui retenait sa fille, et lui pinça la joue pour accélérer son réveil. La porte se défonça. Les gardes entrèrent.

-Docteur Olmyk, remettez immédiatement le sujet #00001 dans son habitacle.
-Vous croyez vraiment que je vais le faire?

Le garde soupira. Il tira en plein visage du scientifique de vraies balles, connaissant son pouvoir particulier.
Il y eut un bref éclair, et un tube de verre éclata, brisé par la balle. La jeune fille que le père désespéré tenait dans ses bras remua et se leva, et ouvrit les yeux en regardant ceux qui voulaient la renfermer.

-Sujet #00001, veuillez retourner dans votre socle, et il ne vous sera fait aucun mal.

Ledit sujet leva le bras devant elle : trois balles furent tirées, trois éclairs jaillirent de sa main, trois balles furent déviées. Puis, des arcs électriques relièrent son corps à divers endroits du sol, remontant le long de son bras, jusqu’à se concentrer dans sa main.

-Mon nom n’est pas #00001…

Elle les libéra d’un coup, électrocutant ses opposants et les tuant sur-le-champ.

-Mon nom est Maria Eoneun!

La femme à l’apparence d’enfant reprit son souffle, épuisée par cette utilisation intense d’éclairs. Elle porta son regard vers celui qu’elle savait son père. Mille pensées se bousculèrent dans son esprit : Olmyk avait en effet pensé à implanter des mémoires artificielles, de manière à ce qu’à son réveil, elle sache exactement quoi faire pour les sauver. Il lui avait fait également mémorisé le plan de l’immeuble pour mieux en sortir, toutes les informations récoltées sur son pouvoir, et… sur l’expérience en tant que telle.

-Papa… merci…
-Merci aussi à toi, tu nous as sauvés… Allez, sortons d’ici, avant que d’autres n’arrivent!
-Oui!

Ils se précipitèrent par la porte défoncée : Maria envoya quelques éclairs sur les caméras et autres appareils de surveillance, non pas pour les détruire, mais contrôler le flux électrique envoyés à la centrale de sécurité : ainsi, ils continueraient d’envoyer l’image de couloirs vides. Olmyk, de son côté, ouvrit deux bouches d’aération en passant, pour faire croire à leur évasion par ce chemin. Ils tournèrent une fois à gauche, puis droite, et là, s’engouffrèrent dans une chute à ordure.
La descente fut rude, mais amortie comme prévu par les sac-poubelles remplis : c’était la veille de la collecte des ordures, il y en avait donc un paquet! Les deux déserteurs se relevèrent en s’appuyant contre la paroi. Comme on pouvait s’y attendre, il n’y avait aucune sortie. Olmyk échangea un regard avec sa fille, et lui lança une pièce de monnaie. Maria l’attrapa, la lança verticalement à un mètre de hauteur, recula en levant son bras jusqu’à ce qu’il soit parallèle au sol, et… Quand le 25¢ passa devant le poing fermé de l’enfant, il y eu un bref mais puissant éclair, le bout de métal fut projeté avec une force et une vitesse incroyable contre le mur de métal, qui n’opposa qu’une résistance minimale : de plus, avec la chaleur causée par la friction de l’air, le trou fut simplement béant. Les deux compagnons s’y engagèrent, et se retrouvèrent à l’extérieur. Maria s’arrêta un instant, les yeux grands ouverts vers le haut, bouche-bée.

-Maria?! Ça va?!
-C’est… le ciel? Libre…
-Maria! On n’a pas le temps! Après, tu pourras le regarder autant que tu veux, une fois qu’on en aura fini avec tes faux papiers!
-Oui, oui…

Elle le suivit distraitement à sa voiture, le docteur la démarra en trombe, et ils rejoignirent les bas-quartiers de Fortenze, où ils construisirent la nouvelle identité de la libérée.
Maria Eoneun était née.

Chapitre 2 : La fin de l’innocence

Après avoir été dix-neuf observée, étudiée, enfermée, Maria put enfin avoir une vraie vie. Elle gardait cependant des séquelles de ces expérimentations : une apparence qui serait éternellement jeune, jusqu’à sa mort, et un pouvoir destructeur. Le premier problème fut réglé avec la construction de sa nouvelle identité : selon ses papiers, elle aurait été cobaye durant son enfance, et un médicament avait stoppé sa production d’hormones. Demi-mensonge, au final. Quant au second problème, il suffisait de ne pas l’utiliser, et personne ne connaîtrait son existence. Aussi, elle n’alla pas à l’école : selon son curriculum vitae, elle avait terminé son cursus scolaire sans problème particulier. Avec l’accord de son père, elle s’était autorisée une année de repos, d’une part pour en quelque sorte rattraper quelques miettes de son enfance brisée, et de l’autre pour réfléchir sur son avenir. Elle n’avait en effet aucune idée de ce qu’elle voulait faire…

Une fois de plus, Maria méditait sur sa situation, étendue dans l’herbe d’un parc proche de sa maison. On était au milieu du moi de mai, un ciel totalement vide de nuage, et elle ne voyait que du bleu, à perte de vue, avec un ou deux oiseaux virevoltant dans l’azur immuable. Elle soupira. Déjà sept mois depuis que son père l’avait rescapée… Sept mois depuis qu’elle était comme eux : libres. Elle s’étira, puis se leva. Elle pensa un instant à aller rejoindre les autres enfants qui s’amusaient dans les bacs à sable : après tout, elle avait leur âge, physiquement. Elle sourit, puis leva un pied pour y aller, mais une main se posa sur son épaule. Elle écarquilla les yeux. Un gant en caoutchouc. Cela ne pouvait signifier qu’une chose…
Elle n’eut pas le temps d’y réfléchir : l’inconnu l’envoya d’un geste brusque dans une boîte solide, d’une matière dérivée du plastique, et ferma le couvercle. Le premier réflexe de Maria fut de frapper contre les parois, mais c’était bien sûr inutile… Elle tendit une main parcourue d’éclairs vers le plastique, tentant de le faire fondre. Rien n’y fit. Ils connaissaient son pouvoir, ils l’avaient vu en action! Elle ferma son poing. Il ne restait que la technique que lui avait implantée son père, pour leur permettre de s’échapper par la chute à ordure, quand il l’avait délivrée… Elle fouilla dans sa poche, sortit un 25¢, s’apprêtait à l’envoyer percer un joli petit trou béant… quand elle s’arrêta. Elle se sentait transportée depuis tout à l’heure. Si elle visait sans faire attention, elle blesserait peut-être un innocent! Elle réfléchit un moment. Elle était dans un parc, le sol ne s’effondrait pas si elle tirait dedans. Parfait. Ah, dernier préparatif… Elle envoya un SMS à son père, avec ses coordonnées via le GPS intégré au cellulaire. Ce n’est pas comme si ils ne savaient pas qu’on tenterait de la retrouver… Voilà, maintenant, tout était prêt! Un, deux, trois…
Le contrecoup fut rude, le sol de la cage fondit en un instant, et Maria tomba sur le sol. Elle se releva rapidement, et regarda autour d’elle. Elle était à côté d’un fourgon renforcé, trois hommes en blouse blanche l’entouraient. Avec des fusils. Ils tirèrent. Les balles ne l’effleurèrent même pas. D’un geste de la main, elle riposta avec trois éclairs, qui jetèrent les hommes au sol : elle avait pris soin d’éviter les organes vitaux, et de ne leur donner « que » de sérieuses crampes. C’est alors qu’elle entendit une voix familière sortir du fourgon : celle de son père.

-Maria…
-Papa!
-Fuis!
-Mais, toi…
-Ils ne feront rien de moi! Ce n’est que pour t’attirer!
-Laisse-moi au moins le droit de te libérer!

Elle dirigea ses éclairs contre la serrure de la porte arrière du fourgon, qui fondit aisément. Olmyk était au fond, menotté. En voyant sa fille arriver, il leva vers elle un visage paniqué, et cria :

-Ne t’approche pas! C’est un piège!

Mais il était trop tard. Maria était déjà entrée. Immédiatement, un bruit de moteur se fit entendre, et la porte se referma, un second loquet se mettant en place. La jeune femme tenta de la défoncer avec une pièce de monnaie-fusée, mais son pouvoir ne s’activa pas. Son père soupira, et lui expliqua :

-Un champ magnétique très puissant t’empêche d’utiliser le magnétisme, et les parois sont renforcées en tungstène, impossible à faire fondre…
-Mais…pourquoi tu ne m’as rien dit?!
-Il y a une capsule remplie de somnifère implantée en moi… tant que la porte était ouverte, un mot de trop, et hop! Ils n’avaient qu’à presser un bouton pour m’endormir instantanément… Et dans ce cas, tu serais quand même venue, je te connais quand même! Mais je n’aurais pas été là pour te dire le moyen de t’en sortir…
-Ah? C’est quoi?
-Très simple… tu dois détruire l’émetteur de champ magnétique qui se trouve dans cette pièce pour retrouver tes pouvoirs magnétiques, et les utiliser pour t’enfuir.
-Ah, c’est simple! Et il est où?
-Ce serait trop simple, en effet… Ils l’ont placé dans un endroit qu’ils croient que tu n’oses pas détruire… Ils me l’ont fait avaler.
-Attends, tu veux dire que…
-Oui, si tu veux le détruire, tu devrais concentrer des éclairs d’une incroyable puissance dans mon corps, en plein cœur de mes organes vitaux et je mourrai. C’était la seule façon pour eux de s’assurer que tu ne pourrais t’échapper… Mais tu vas t’échapper quand même.
-Papa…
-J’avais quarante ans quand j’ai donné la graine nécessaire à ta création. J’en ai maintenant soixante, ce n’est plus un âge pour être poursuivi par des scientifiques fous mafieux…
-Mafieux?!
-Oui, d’après toi, ce serait les agents gouvernementaux qui feraient ce genre de trucs?
-Non, c’est juste que… pourquoi ne pas s’être placés sous la protection de la justice?
-Ils sont partout. Cela n’aurait rien changé… Mais donc, je disais, je ne suis plus qu’un obstacle pour toi! Maintenant que tu as plein contrôle de tes pouvoirs et de ton avenir, je ne sers plus à rien…
-Non! Tu restes mon père que j’aime!
-Maria… Si tu m’aimes, vis!
-Papa…
-Un coup bref, partout dans mon corps : je ne sentirai rien…

Les larmes coulaient le long de leurs joues. Maria prit une grande inspiration, et s’agenouilla à côté de son père, lui donnant une dernière étreinte.

-Si je fais ça… c’est parce que je t’aim…
-Je sai…

Il n’eut pas le temps de finir. La jeune fille venait de libérer une décharge d’éclairs mortels, brûlant chaque partie de son corps, et incinérant les circuits de l’émetteur de champ magnétique. Elle éclata en sanglot, levant un bras vers le haut. Sa main tenait une pièce de monnaie, étincelante dans la faible lumière. Elle tira. Un grand bruit, Maria regarda le ciel bleu qui défilait par le trou d’un mètre de diamètre qu’elle venait d’ouvrir. Parfait. Utilisant l’électricité statique, elle grimpa au mur, se hissa rapidement. Par l’ouverture, puis ayant l’air d’oublier quelque chose, avec un regard un peu plus enragé cependant, elle redescendit un bras dans les ténèbres, prit une pièce dans sa poche, et la dirigea vers l’avant du véhicule qui ralentissait, ses ravisseurs avaient sûrement entendu le bruit.

Personne sur la route… tant mieux. Alors, vous… allez rejoindre mon père et ma mère, pour que toute ma famille vous ait buté!

Le projectile accomplit son œuvre destructrice, Maria sauta du véhicule en même temps, et se colla, un peu maladroitement, contre un lampadaire, toujours avec son électricité statique.
Des mafieux, hein? Allez, j’vais rentrer dans la police, et j’vais tous vous éliminer! Vous m’avez fait tuer mon père et ma mère, vous subirez la même chose!

Après ce sursaut de pensées colériques, elle se laissa redescendre sur le sol, s’effondrant en larmes, qui d’ailleurs coulaient déjà modérément.

Papa… maman… de la même manière… Je suis affreuse! Pourquoi? Pourquoi les éclairs?! Non, je ne veux plus tuer ceux que j’aime!

Quelque chose émit un « cling » sonore dans sa poche, attirant son attention. De la monnaie. Elle fit un rapprochement étrange dans son esprit un peu dérangé.

Oui… Vous ne m’avez jamais trahi, vous, mes chers 25¢… Alors que les éclairs n’ont tué que ceux à qui je tenais… C’est donc ça! Plus jamais je n’utiliserai ces éclairs de malheur!

Elle se releva, pleine de détermination, et alla d’un pas d’un pas sûr vers le poste de police le plus proche, ses faux papiers en poche. Elle y entra en manquant presque de défoncer la porte, les yeux encore rougis par des larmes ravalées, et déclara :

-Je veux m’engager!

Elle dut faire tous les efforts du monde pour ne pas électrocuter tous les policiers qui avaient éclaté de rire en voyant une fillette de dix ans aux cheveux roses bonbons qui avait l’air d’avoir perdu sa peluche préférée faire une telle annonce.

Épilogue : dix ans après, la nouvelle Maria

16h13, Fortenze, Quartier Général de la Police, bureau de la commissaire

-Chef? On a reçu un signalement de criminel, et…
-Mafieux?
-Euh, oui, est-ce que vous…?
-Oui, je m’en occupe, laisse-moi ses dernières coordonnées géographiques, et son pouvoir.
-Oui, madame!

Le policier laissa le dossier du mafieux, et se retira. La commissaire se leva, fit le tour du bureau pour aller le prendre, trop petite pour l’attraper de l’autre bout du meuble, mais trop orgueilleuse pour le montrer. Elle lut le signalement, et elle arbora le sourire sadique de la méchante qui voit déjà sa victoire, s’enroulant une mèche rebelle de ses cheveux roses autour de l’index.

-Un de plus… et bientôt, un de moins.