[Entraînement XP x2]
Choco arriva sur cette fameuse plaque métallique. Pas un grain de terre aux alentours. Il demanda à un passant ce que faisait cette plaque géante ici, à la place d'un sol normal. On lui répondit que c'était une norme anti-sismique, et que la plaque s'étendait aussi sous terre. Solucci jura, et il partit inspecter les recoins de cette "norme". Aucun moyen : soit il trichait et allait chercher la terre plus loin, soit il trouvait une autre solution. Pour mieux réfléchir, il se coucha sur la plaque et observa le ciel. Windy, elle, créait du vent dans le vide... Tsé de l'eau... Carten de la lumière... C'était ça la solution ! Matérialiser de la terre au lieu de simplement la manipuler. Mais comment faire ? Choco se releva et ferma les yeux. Il concentra son pouvoir au niveau de ses mains... Rien. Il tenta une autre manœuvre : visualiser une pierre là où il y avait du vide. Au bout de cinq minutes, comme rien ne se passait, il laissa tomber cette idée aussi. Choco tenta alors de se remémorer des actions des autres avant d'utiliser leurs pouvoirs. Généralement, Tsé rigolait. Carten lui était plutôt concentré, et Windy la tête dans les nuages... En gros, chacun collait à son comportement. Si il en croyait sa mère, Choco était plutôt gamin et déconneur. Il devait donc se baser sur la méthode de Tsé. Croire en soi... Choco ferma les yeux et se mit en situation de détente et d’amusement. Il se visualisait lui et les autres en train de s’amuser, puis il sentit arriver un afflux de pouvoir dans ses bras. Ça marchait ! Il ouvrit les yeux et vit un jet de terre lui sortir des deux mains. Les passants le regardèrent intrigués ; il faut dire qu’on ne voit pas tous les jours un homme avec au bout de chaque bras de la terre à profusion. Le gardien de la terre se contrôla et reprit son calme... Le jet disparut. Il avait à présent assez de matière première pour construire une maison ! Au milieu de la grande plate-forme d’acier, Solucci se mit à faire voler la terre et à la modeler pour lui donner la forme d’une maison. Il observa le résultat : maison plutôt axée sur le style de Tardez, mais jolie. Satisfait, il effectua la même opération pour sa deuxième maison. Concentration, afflux, jet, construction. Voulant aller un peu plus rapidement, Choco tenta de placer la terre au bon endroit directement après la sortie de ses mains. Comme le fruit de cet essai rendait assez mal, il retenta le coup. Encore et encore. En cinq fois, il réussit enfin à créer un bâtiment calqué sur son premier. Un peu lassé des maisons en terre, le jeune ouvrier s’essaya aux pierres. Même film dans son esprit, mais il visualisa une grosse pierre au milieu de tout ça. Soudain, l’afflux dans ses bras arriva, cependant il était bien plus fort et différent que celui de la terre. Il ouvrit les yeux et une roche énorme sortit de ses deux mains réunies, quand à lui il fut projeté plus loin en arrière. Un nuage de fumée s’était levé. Solucci se releva et observa le résultat de son pouvoir. Une pierre de deux fois sa taille s’élevait devant lui ! Choco éclata de rire et creusa la pierre pour faire une vraie habitation. Il s’écarta pour avoir une vue d’ensemble de ce qu’il avait fait jusqu’à là, et aperçu des gens qui commençaient à s’installer dans ses premiers essais ! Il sourit et continua à faire jaillir des caillasses de ses mains. Comme le soleil se couchait, Solucci rentra dans une des maisons et s’installa pour la nuit.
Le lendemain, tôt le matin, Choco reprit la construction. Il alternait entre pierre et terre, parfois même il faisait les deux. Le coup commençait à rentrer, et il pouvait créer de la matière presque quand il le voulait, et instantanément. Comme la lassitude commençait à le gagner, il se lança dans des constructions plus hautes et plus grandes. Elles demandaient plus de temps, mais étaient plus difficiles à construire et, par conséquent, poussaient plus Choco à bout. Après une matinée à construire des immeubles de trois étages, pour mettre la barre encore plus haut, il s’attaqua à un gratte-ciel. Assis par terre, il confectionnait les plans dans sa tête. Une structure en pierre et le reste en terre très dure, c’était la meilleure solution. Dans l’après-midi, il finit le squelette de cinq étages. Il était placé sur un pilier en pierre qui l’amenait jusqu’en haut de son œuvre, et avait donc une vue d’ensemble sur la plaque d’acier. Il put ainsi voir tous ses progrès et fut content de lui. En jetant un coup d’œil plus bas, Choco aperçut un attroupement de gens qui le regardait. Apparemment cet homme qui construisait des maisons sans s’arrêter attirait l’attention... Il sourit et descendit de son perchoir, harcelé de questions. Il répondit à quelques unes, puis partit s’enfermer dans la maison dans laquelle il avait élu domicile la veille. Choco s’endormit après avoir avalé un steak.
Le matin suivant, Choco aperçut un oranger à côté de sa maison. Il se demandait d’où il venait, chercha un petit mot à côté mais rien. Après un haussement d’épaules, il repartit bosser sur la structure de son building. Selon Carten ils avaient deux semaines avant le tournoi, donc la construction des maisons pouvait s’étaler un peu. Le groupe de personnes commençait à revenir, et des journalistes s'ajoutaient à eux. D'après eux, on voyait tous les jours des choses étranges à Domingo mais c'était bien la première fois qu'on voyait un homme construire des maisons à la chaîne. Il rigola et dit simplement que c'était pour s'entraîner. Sur ces mots, un pilier le souleva jusqu'en haut et il s'attela à nouveau aux fondations de son immeuble. A présent, la pierre jaillissait à quantité suffisante, ni trop ni trop peu, et directement après que Choco l’ait pensé, comme si il voulait bouger sa jambe ou son bras. Il suffisait qu’il se dise : « je veux produire de la roche » pour qu’elle sorte de ses mains, ou de ses pieds d’ailleurs. Le travail avançait à vitesse constante, et les piliers qui faisaient le tour grimpaient de taille en même temps que l’édifice. C’était un travail extrêmement difficile pour Choco, car il devait produire assez de pierre, au bon endroit, et en plus faire monter tous les piliers autour. Au milieu de l’après-midi approximativement, il leva la tête et vit qu’un oiseau volait à quelques mètres à peine au dessus de lui. Prit de panique, il baissa la tête et fut prit d’un vertige énorme : le sol était très loin, trop même. Par sécurité, il se coucha sur son pilier et le fit redescendre. La hauteur c’était pas son truc. Une fois en bas, comme d’habitude, on lui posa toutes sortes de questions. Comme la veille, il répondit à quelques unes d’entre elles puis partit se reposer dans sa maison, sous l’oranger. Vers 18h, il prit à nouveau le chemin du gratte-ciel et remonta tout en haut, avec un pilier plus large. Il était couché là, et regardait son travail des trois derniers jours. Toutes ces habitations... Choco n’arrivait pas à croire qu’il avait tout construit. Soudain emplit d’une forme incroyable, il descendit et commença la partie terre du building. Parce qu’il voulait faire du solide et bien construit, il prit son temps et ne fit donc que le rez-de-chaussée en quatre heures. Cependant, il était spacieux et assez solide, donc il était content. Fatigué, il rentra chez lui (car il avait élu domicile dans sa maison à l’oranger) et s’endormit.
La première chose que Choco fit à son réveil, ce fut déplacer sa maison sur un sol terreux. Cette plaque en métal l’insupportait et de plus, l’oranger ne pourrait pas vivre longtemps en pot. C’est comme ça qu’il occupa son début de journée : il déménagea à Tardez ! En empruntant le VST, il le fit assez rapidement ; cependant il eut du mal à faire rentrer sa maison dans le véhicule. Ce fut donc en pièces détachées que sa maison fit le voyage. Il l’installa à côté de la plage, pour des éventuelles vacances avec les Agostino plus tard. Une fois installé et l’oranger replanté en terre, il repartit sur le chantier. Contrairement à la pierre, la terre lui demandait encore un peu d’effort mais ça ne durerait pas. Il finit donc le premier étage en un peu plus de temps que le rez-de-chaussée, car il lui fallait en plus créer un sol. Ce jour là, le building n’avait pas trop avancé mais Choco était retourné aux sources en plaçant sa maison dans le sud. Il en avait profité pour aller voir la tombe de ses copains, en revanche il ne vit pas sa mère. Il préférait qu’elle ne sache pas qu’il était dans la Mafia. En y repensant, assis en tailleur par terre, Choco se dit qu’il aurait quand même pu passer la voir. La prochaine fois, pensa-t-il. Dans tous les cas, ce déménagement l’avait un peu changé de son entraînement habituel tout en continuant l’exercice sous une autre forme. Il se jura que le lendemain il mettrait les bouchées doubles et finirait presque son gratte-ciel.
Dès trois heures du matin, Choco se mit au travail. Sa maîtrise de la terre était devenue naturelle comme celle de la pierre, et il avançait à cadence régulière. Il destinait son immeuble à plusieurs activités selon les étages ; aussi chaque palier avait une fonction et une disposition particulière. Le rez-de-chaussée était plutôt banal, le premier étage a été fabriqué pour y vivre tout comme le deuxième, les deux suivants pour les fonctionnaires et il improviserait pour les autres. Il comptait faire un restaurant, une salle de jeu, des étages commerciaux, et d’autres trucs funs. Les gens qui viendraient par la suite s’occuperaient d’installer les meubles, l’eau courante et l’électronique, lui se contentait seulement de faire le bâtiment. Comme il avançait bien, il descendit faire visiter à l’attroupement habituel les premiers étages. Certain prenaient des photos, d’autres se contentaient d’observer en silence avec curiosité. A la fin de la visite, il leur proposa de rester assister à la construction pour les plus patients, et une demi-douzaine de journalistes s’installa sur un des piliers qui entouraient l’immeuble. Ils lui posaient des questions en même temps qu’il travaillait, donc ça le détendait un peu et le faisait décompresser de ces cinq jours de construction intensive. Comme le soleil commençait à se coucher, il congédia les reporters et s’installa quand à lui au premier étage de son building multifonctions. Dans sa tête, il repassa les différentes fonctions que pourraient avoir tous les étages : piscine, patinoire, bowling, restaurants de toutes nationalités... C’est donc sur une idée de poulet Tandoori que s’endormit Choco cette nuit là.
Comme la veille, Choco se leva tôt. Il continua l’avancement des étages, et fit un bowling tout seul avec des boules et quilles en pierre. C’est quand il se surprit à jouer au bilboquet que Choco réalisa qu’il avait totalement abandonné la construction ; il repartit donc directement sur le chantier et s’activa. Le dixième étage était passé vite, et bizarrement les autres allaient aussi de plus en plus vite. Petit à petit il s’en rendait compte : sa vitesse avait énormément augmentée ! Content de lui, il tenta d’aller le plus vite possible, résultat : un étage en une heure. C’est à cette vitesse qu’il continua à bâtir toute la journée. Quinze, seize, dix-sept... Les étages défilaient. Tard dans la soirée, il termina enfin le vingtième étage. Presque la moitié, comme l’immeuble comptait au total 42 niveaux. Choco compta sur ses doigts : si il divisait encore le temps de fabrication d’un étage par deux, il aurait finit le lendemain ! Il fallait par contre qu’il s’améliore énormément en vitesse. Pour ce faire, il trouva une solution radicale. Le moyen ultime. Il prit une tasse de café extrêmement fort chez le marchand de café Aiendro. D’ailleurs, pour être sûr de son coup, il prit aussi une Red Bull dans une épicerie. Sa fatigue disparut complètement : il construisait beaucoup plus vite que la journée. De plus, l’air frais de la nuit améliorait son rendement puisque ça le rafraîchissait et le détendait. C’est avec cette production boostée et dopée qu’il conclut enfin ce projet énorme : la tour Tandoori. Oui, cette idée de poulet lui étant restée dans la tête, il trouva sur le moment que c’était le meilleur nom et l’inscrit alors à l’entrée. En revanche, il se sentait littéralement crevé après cette nuit d’effort, et ses drogues commençaient à ne plus faire effet. Cependant, comme c’était sa première nuit blanche, il ne voulut pas la gâcher et continua à travailler sur les détails de son immeuble. Pour terminer son quartier qu’il trouvait génial, il bâtit une statue de taupe qui prenait la pose de la liberté et inscrivit alors sur le socle de celle-ci :
« Quartier de la Taupe, construit en une semaine par Choco Solucci »
Après avoir gravé ça à jamais, il sourit, fier de lui, et s’écroula par terre.
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